Actus cinéma

Tahar Rahim : "L'anglais est comme un nouvel instinct de jeu qui vient"

Tahar Rahim participe à la 2ème édition du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, le 9 octobre 2015.

© Patrick Bernard, BestImage

Propulsé sur le devant de la scène internationale par Jacques Audiard et son "Prophète" (2009), Tahar Rahim jouit, depuis, de cette notoriété méritée. Sa filmographie floute désormais les frontières et l'acteur prend un malin plaisir à jouer dans la langue de Shakespeare comme il l'a expliqué dans le Journal du Dimanche, jeudi 1er avril 2021.

La veille de la sortie de la série Netflix "The Serpent" retraçant le chemin mortel de Charles Sobhra en Thaïlande, son interprète a évoqué les nouvelles opportunités qui lui sont offertes loin de la France. Celui qui ne cesse de faire parler de lui outre-Atlantique pour sa performance de détenu de Guantanamo dans "Désigné Coupable", face à Jodie Foster, a pris goût à la langue anglaise : "J'aime depuis toujours cette langue car elle fait partie d'une culture de cinéma, de musique et de mode qui me fascine. Tourner avec des réalisateurs étrangers très vite après 'Un prophète' m'a obligé à pratiquer. Mais sur le tournage de 'L'Aigle de la neuvième légion', j'ai eu du mal à bien m'exprimer..." Le comédien a d'abord travaillé "quatre heures par jour" avec l'artiste Bob Meyer et, depuis le décès de celui qui "était plus qu'un coach", continue de progresser avec une professeur et le visionnage d'oeuvres en VO.

"J'ai deux projets de films à New York : un drame et une comédie"

Son glorieux parcours, Tahar Rahim le doit à sa détermination : "Ce que les Américains aiment par-­dessus tout, ce sont des gens qui en veulent. Quand on arrive à Hollywood, il faut redémarrer tout en bas, mais c'est galvanisant. Depuis mes débuts, tout ce que j'ai désiré, j'ai dû le prendre. Je voulais être acteur mais je ne connaissais personne dans le cinéma. J'ai pris mon sac, mon argent de poche et je suis parti à Paris sans savoir où j'allais dormir. Si j'étais resté à espérer que le monde vienne à moi, je serais encore en train d'attendre !"

Aujourd'hui, l'acteur de presque quarante ans est de plus en plus demandé dans des productions anglophones : "Je n'ai pas le droit d'entrer dans les détails, mais j'ai deux projets de films à New York : un drame et une comédie. Cette reconnaissance me conforte dans mes choix. Et puis je prends beaucoup de plaisir à jouer en anglais : la musicalité de cette langue impose une façon différente de bouger le visage et le corps, les émotions empruntent d'autres chemins. C'est comme un nouvel instinct de jeu qui vient." Un travail qui paye !

publié le 1 avril, Elodie Falco, Jellyfish France

Liens commerciaux