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Charlotte Gainsbourg : "On allait tourner Suzanna Andler en cinq jours"

Pour Benoît Jacquot, Charlotte Gainsbourg devient la Suzanna Andler imaginée par l'écrivaine Marguerite Duras. Le long-métrage est depuis longtemps annoncé et maintenant mis en boîte. Pourtant, peu d'informations avaient été partagées jusqu'à ce grand entretien de la comédienne auprès de Vanity Fair, mardi 23 février 2021.

Par admiration pour le travail de Marguerite Duras, Benoît Jacquot s'est décidé à réaliser un de ses rêves à lui, porter à l'écran la pièce de théâtre "Suzanna Andler" (1968) de sa grande amie. Pour incarner cette séduisante bourgeoise quadragénaire qui trompe ouvertement son mari, et lui de même, le réalisateur des "Adieux à la reine" a choisi la magnétique Charlotte Gainsbourg. Dans cette histoire de liaisons qui prend des apparences de vaudeville, le comédien Niels Schneider joue son jeune amant qui la rejoint un été sur la Riviera. Interrogée par Vanity Fair, la fille de Jane Birkin et Serge Gainsbourg a avoué tenir particulièrement à ce film pour lequel elle s'est longtemps préparée avec son répétiteur, mort d'un cancer avant le tournage.

"Je n'ai jamais été filmée autant, avec une caméra braquée sur moi"

"Pendant le film, j'avais sa voix dans ma tête. Je me demandais sans cesse ce qu'il aurait dit de telle ou telle scène, ce qu'il aurait répondu à telle ou telle de mes questions", explique Charlotte Gainsbourg. Déterminée et perfectionniste, l'actrice s'est imprégnée du scénario par peur d'oublier ses répliques : "On allait tourner en cinq jours. Des plans séquences. Je m'y suis mise deux mois avant, comme si je préparais une pièce de théâtre. J'étais terrifiée à l'idée de ne pas connaître mon texte. De ne pas y arriver. J'ai une si mauvaise mémoire." Et le résultat est une oeuvre inégalable dans sa filmographie comme elle l'annonce en ces termes : "Je viens de voir le film pour la première fois hier. Je ne sais pas encore l'effet qu'il me fait. C'est un film très particulier. Je n'ai jamais été filmée autant, avec une caméra braquée sur moi. Pour quelqu'un qui n'aime pas se regarder... Je ne sais pas non plus ce que ce film fait aux gens."

Alors que peu d'informations avaient fuitées sur le travail d'adaptation, la compagne du cinéaste Yvan Attal en offre son propre résumé : "Ce film, c'est un drôle d'état des lieux. De cette villa, de cette femme, à ce moment-là de sa vie. On comprend, son mari, sa solitude, ses mensonges, ce premier amant. Une vie de blessures, d'incompréhensions. Mais, en toute fin, il n'y a pas de réponse. Je me suis sans cesse demandé si elle allait survivre."

publié le 25 février, Elodie Falco, Jellyfish France

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