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Titane : quel est l'impact du pass sanitaire sur le film à la Palme d'or ?

Il a fait polémique, mais Julia Ducournau est bel et bien repartie le 17 juillet 2021 avec la Palme d'or pour son film "Titane". Pourtant, en salles depuis le 14 juillet, les nouvelles contraintes sanitaires ne permettent pas au long-métrage une belle carrière tant espérée au cinéma.

Pour son deuxième film, "Titane", Julia Ducournau a comptabilisé 225 000 entrées entre le 14 juillet, jour de sa sortie et le 10 août. Si elle dépasse largement son premier film qui a fait 150 000 entrées, Jean-Christophe Reymon, producteur du film, n'a pu s'empêcher d'évoquer sa colère contre les nouvelles mesures sanitaires. "Le pass sanitaire a tué 'Titane'. Quand le distributeur du film, Diaphana, l'a préacheté il y a quatre ans, on espérait faire 300 000 entrées. À l'époque, évidemment, la question d'une éventuelle Palme d'or ne se posait pas. Or, avec la sélection à Cannes et la Palme, on espérait aller à 500 000, alors qu'on ne va pas dépasser les 300 000. Au final, Diaphana va perdre de l'argent...", s'est-il désolé dans les colonnes du Parisien, jeudi 12 août.

Les films d'auteur pénalisés par la crise sanitaire

Pourtant tout avait si bien commencé. Sorti le 14 juillet, "Titane" était aussi présenté le même jour à Cannes. Une belle promotion pour le film, qui avait tout pour faire une belle carrière au cinéma. Mais dès les annonces d'Emmanuel Macron, deux jours avant la sortie du film, concernant la mise en plus du pass sanitaires, les amoureux du cinéma ont fait marche arrière, entraînant une chute considérable des entrées. "7 500 entrées par jour la première semaine d'exploitation, alors que le pass sanitaire n'est pas encore actif. Puis, 20 000 entrées le 19, au lendemain de l'attribution de la Palme d'or. Et à partir du 21 et du pass, on est tombé à 5 000 ou 6 000 entrées quotidiennes", s'est exprimé Jean-Christophe Reymon.

Si "Kaamelott" et "OSS 117", réussissent à attirer le public, le producteur explique que ce pass sanitaire touche surtout "les films d'auteur" avant de détailler : "Or, nous sommes l'un des rares films français d'auteur qui était destiné à toucher les jeunes, ceux qui renoncent le plus à aller au cinéma à cause du pass. Aller voir un film d'auteur, ça n'est pas la même démarche qu'aller voir un film grand public en famille." Maintenant vous savez ce qu'il vous reste à faire pour continuer à faire vivre le cinéma d'auteur.

publié le 16 août, Mathilde Dandeu, Jellyfish France

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