Actus cinéma

Tahar Rahim fasciné par Jean Gabin depuis son enfance : "Un choc assez fort"

Les idoles de l'ancien temps ont façonné les talents d'aujourd'hui. Pour preuve, l'un des Français les plus "bankables" d'Hollywood, Tahar Rahim, a dévoilé toute son admiration pour le monstre de cinéma qu'est Jean Gabin.

Au micro de Michel Denisot sur Europe 1, dans l'émission Icônes diffusée en direct sur les ondes mardi 3 avril 2021, Tahar Rahim s'est livré sur l'un de ses modèles de jeu. L'ombre de l'intemporel et imposant Jean Gabin, qui cumule les classiques tricolores d'après-guerre dans sa filmographie, le suit depuis sa tendre enfance. La "gueule d'amour" l'a marqué depuis son tout premier visionnage d'un long-métrage signé Marcel Carné : "Je me souviens d'un film notamment, qui m'a beaucoup marqué, qui s'appelle 'Le jour se lève' (1939). Il y a le grand Jules Berry, qui est un immense acteur, et encore plus à cette période-là. Et puis Gabin, qui est encore jeune. Il arrive et ils ont une scène avec Arletty, tous les trois au comptoir d'un bar. Le choc de deux façons de jouer, mais de deux générations différentes, comme s'il y avait une passation, ou plutôt une révolution."

"Je pense que c'était un cinéma dans lequel je pouvais un peu m'identifier"

Jean Gabin "apporte un parler qui vient de la rue et aussi une façon de se mouvoir, de regarder et une aisance" selon Tahar Rahim : "C'était un choc assez fort, qu'on peut souvent observer, en général, dans les changements majeurs du cinéma." Un "anti-héros" qu'il compare à la super-star d'outre-Atlantique Marlon Brando : "Je trouvais que c'était un peu notre Brando. Quand je le regardais et que je regardais certains films hollywoodiens de la même époque, il était plus naturel, plus vrai, plus proche du réel. Et c'est vrai que le cinéma qu'il faisait était très social." À propos du grand ami de Michel Audiard, l'acteur du "Prophète" a poursuivi : "Je pense que c'était un cinéma dans lequel je pouvais un peu m'identifier alors que dans le cinéma français de l'époque de mon enfance, je n'y arrivais pas puisque la représentation des gens issus de ma strate sociale ne ressemblait pas à ceux qui étaient mes voisins ou que je voyais par la fenêtre."

publié le 6 avril, Elodie Falco, Jellyfish France

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