Actus cinéma

Sandrine Bonnaire : "J'aurais pu tomber dans Daech"

Sandrine Bonnaire à la première de

© Marechal Aurore, Abaca

Sorti ce mercredi en salle, "Le Ciel attendra" s'intéresse à la question sensible de l'embrigadement des jeunes par Daech sur Internet. Un piège dans lequel semble pouvoir tomber n'importe qui, comme le confirment les actrices du long-métrage, Sandrine Bonnaire en tête.

Les chercheurs l'ont démontré : il n'existe pas de "profil type" des victimes d'embrigadement de l'autoproclamé État Islamique. C'est également ce qu'essaie de mettre en évidence "Le Ciel attendra", le nouveau film de Marie-Castille Mention-Schaar, qui suit les parcours croisés de deux adolescentes : Sonia, 17 ans, qui a failli commettre l'irréparable pour "garantir" à sa famille une place au paradis, et Mélanie, 16 ans, qui veut changer le monde et tomber amoureuse d'un "prince" sur Internet.

"Une quête d'idéal"

Une situation dans laquelle Sandrine Bonnaire, qui incarne ici la maman de la jeune Mélanie, aurait elle-même pu se retrouver lorsqu'elle était plus jeune, comme elle le confie dans les colonnes du Huffington Post. "Je pense que j'aurais pu tomber dans un tel cercle parce que c'est exactement ce que je cherchais à l'époque, une quête d'idéal, de sens, de partage, d'utilité... Les jeunes ont envie d'être là, d'être utiles et de ne pas être bernés et ce qui est incroyable c'est que du coup ça se barre de l'autre côté : ce discours, qui est de la propagande, fonctionne sur eux. C'est très vicieux et très sournois", assure-t-elle.

Un constat collectif

Et Sandrine Bonnaire n'est pas la seule dans ce cas. Les deux jeunes actrices du long-métrage, Naomie Amarger et Noémie Merlant, vont en effet elles-aussi dans ce sens, insistant notamment sur "la force des réseaux sociaux" pour faire de n'importe quel(le) adolescent(e) une potentielle cible de Daech. Une conviction également partagée par la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar, qui raconte : "Moi je pense que j'aurais pu être embrigadée parce que je me souviens des émotions que j'avais, des rêves, des révoltes que j'avais lorsque j'étais adolescente et avec la force du discours, des moyens techniques que Daech a aujourd'hui j'aurais pu facilement adhérer à son discours. Je ne me dis pas 'c'est complètement inimaginable'."

publié le 6 octobre, Pauline Julien

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