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"Porno", "inintéressant"... Le nouveau Kechiche choque le Festival de Cannes

Marie Bernard, Roméo De Lacour, Shaïn Boumedine dans

© Pathé Distribution, DR

De retour à Cannes 6 ans après sa Palme d'or pour "La Vie d'Adèle", Abdellatif Kechiche a une nouvelle fois secoué la Croisette avec "Mektoub My Love : Intermezzo".

Si le tournage et la production de "Mektoub My Love : Canto Uno" n'ont pas été un long fleuve tranquille pour son réalisateur, l'obligeant à vendre la Palme d'or qu'il avait reçu pour "La Vie d'Adèle" afin de financer le film, ce premier volet avait été plutôt bien reçu. Sélectionné à la Mostra de Venise en 2017 et récompensé d'un Swann d'or du Meilleur Film au Festival de Cabourg en 2018, il a également valu à son interprète féminine principale, Ophélie Bau, une nomination au César du Meilleur espoir féminin cette année. C'est donc peu de dire que sa suite, "Mektoub My Love : Intermezzo", était très attendue.

Les spectateurs très divisés

En Compétition pour cette 72e édition et projeté le 23 mai, ce nouveau volet n'a pas manqué de faire parler de lui. Et pour cause, les trois heures et demi du film se passent presque entièrement dans une discothèque et comprennent une scène ultra réaliste de cunnilingus de 14 minutes.

Interrogés à la sortie de la séance par AlloCiné, les spectateurs étaient évidemment très divisés, certains se demandant comment un film aussi "inintéressant" avait pu être sélectionné par le Festival, d'autres saluant le génie d'Abdellatif Kechiche et sa prise de risques. Mais c'est la vision des femmes dans le film qui semblait particulièrement poser problème : "Il filme tout le temps les femmes nues (...) les hommes ne sont jamais nus !" Une spectatrice interrogée par Le HuffPost était quant à elle formelle : "C'est un film porno... Le cinéma, c'est autre chose !"

Même son de cloche sur Twitter, comme le résume Mehdi Omaïs, journaliste, entre autres, pour Konbini et Le Parisien : "Kechiche radicalise l'étirement des séquences, signature de son cinéma, en optant pour une scène de boîte de nuit de 3h. Expérience éprouvante, intéressante dans sa forme mais terriblement problématique dans l'objétisation de la femme. Déçu."

Au cours de la projection, de nombreux spectateurs auraient d'ailleurs quitté la salle. Des réactions auxquelles s'attendait probablement le réalisateur puisqu'à la fin de la projection, il s'est contenté de remercier rapidement le public avant de s'enfuir du Grand Théâtre Lumière.

publié le 24 mai, Solène Filly

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