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On a vu, on a aimé : Room, drame poignant sur la relation mère-fils

Room de Lenny Abrahamson

© Film4, DR

Le film qui a valu cinq trophées d'interprétation à Brie Larson - dont l'Oscar de la meilleure actrice - sort ce mercredi dans l'Hexagone. Pour son cinquième long-métrage, l'Irlandais Lenny Abrahamson signe avec Room un drame puissant sur la relation mère-fils. C'est notre coup de coeur de la semaine.

Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l'entoure. Un monde qui commence et s'arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu. L'amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s'échapper et de découvrir l'extérieur, une aventure à laquelle il n'était pas préparé.

Room démarre comme un film plutôt classique, qui nous plonge dans le quotidien d'une mère et de son fils, le jour de ses cinq ans. Mais peu à peu, on comprend que Room est tout sauf un film classique. D'une part, via la prise de conscience de la situation réelle dans laquelle se trouvent les deux protagonistes, séquestrés dans une pièce depuis des années. Puis, à travers sa narration, ponctuée par la voix-off du jeune Jacob Tremblay, qui sert de guide au spectateur pour lui présenter sa vision du monde au fur et à mesure qu'elle évolue avec l'histoire.

Car c'est là l'un des grands enjeux du film : Ma est prête à tout pour fuir sa prison et retrouver le monde extérieur, quand Jack n'a pour seuls repères que ces quatre murs au sein desquels il a grandi. C'est donc non seulement la relation mère-enfant qui est ici au coeur du long-métrage, mais aussi toute la complexité du rapport que chacun entretient avec cette fameuse "chambre". En nous plaçant dans la tête de son jeune héros, Room propose en outre une variation étonnante du genre, où l'imagination débordante d'un garçon se confronte peu à peu à l'immensité du monde réel.

Brie Larson, multi-récompensée à juste titre, est bouleversante en Mère Courage prête à tout pour protéger son fils, tandis que le jeune Jacob Tremblay livre une performance bluffante et s'impose comme une vraie révélation. L'alchimie du duo, indispensable, crève l'écran et permet d'offrir au film un certain nombre de scènes d'une intimité plus vraie que nature et d'une sensibilité à fleur de peau. Sans excès de zèle côté mise en scène, Room est donc un petit bijou d'émotion, qui colle au plus près de ses personnages et qui évite le piège du mélo convenu. À découvrir en salles, dès ce mercredi.

publié le 9 mars, Pauline Julien

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