Actus cinéma

Omar Sy : "J'ai pensé pendant longtemps être un peu une arnaque"

Il est rare de voir un Français s'afficher dans plusieurs doubles-pages du New Yorker. Omar Sy s'est entretenu longuement avec le prestigieux magazine dans une interview publiée dimanche 13 juin 2021 et qui sera prochainement dans l'édition papier du lundi 21 juin. L'acteur de "Lupin" est revenu sur le syndrome de l'imposteur qui lui a, un temps, collé à la peau.

Pour ceux qui ont le bonheur de la connaître, la gloire apporte avec elle ce sentiment d'aliénation. Comme de nombreuses stars, Omar Sy l'a expérimentée à l'échelle nationale avec la pastille humoristique "Omar et Fred" puis à l'international avec "Intouchables" (2011). Dévoué à son travail, le comédien a tout de même remis en cause sa place de prestige une fois arrivé au sommet : "La notion d'être acteur était compliquée pour moi. Je suis entré là-dedans par hasard. Donc j'ai pensé pendant longtemps être un peu une arnaque." La réception de son César pour sa performance de banlieusard face à François Cluzet agit comme un élément déclencheur ; l'un de ceux qui lui prouvent qu'il est sur le droit chemin : "J'ai finalement compris que j'étais un acteur à ce moment. Ce sont mes pairs qui me l'ont dit, et c'était quelque chose de concret."

"L'expérience du rejet m'a donné la légitimité dont j'avais besoin"

Pour s'ouvrir aux opportunités venues des quatre coins du monde, et surtout d'Hollywood, il a dû travailler son anglais. C'est ce qui l'a aidé à prendre confiance en lui et en son jeu : "J'avais l'impression de payer une dette. D'une manière ou d'une autre, l'expérience du rejet, d'essayer et de ne jamais entendre de retour, m'a donné la légitimité dont j'avais besoin. Cela a diminué mon sentiment d'imposture." Celui qui se décrit comme "réservé" et qui, plus jeune, ne pouvait pas "faire une blague ou raconter une histoire drôle" à un inconnu, continue de cacher au mieux son manque d'assurance sur les plateaux : "Peut-être que j'ai aussi besoin de faire rire toute l'équipe parce que j'ai peur qu'ils me jugent. Peut-être qu'il est toujours là, l'enfant timide." Du rire pour camoufler les malaises.

publié le 16 juin, Elodie Falco, Jellyfish France

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