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Les Misérables : le film choc sur les banlieues embrase la Croisette

C'est hier soir, le 15 mai 2019, que le premier film français de la compétition cannoise a été projeté dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals. Son titre : "Les Misérables". Son sujet : une bavure policière dans une banlieue, filmée par un enfant. Le résultat : un film coup de poing qui a enflammé le Festival.

Mis en scène par Ladj Ly - dont il s'agit du premier long-métrage -, "Les Misérables" dépeint la banlieue de façon hyper-réaliste. Normal puisque le réalisateur a grandi et vit encore dans la cité des Bosquets à Montfermeil, où le film a été tourné. C'est là, qu'"autour de 2005", il a commencé à filmer les "abus de pouvoir" des policiers, comme il le raconte dans une interview au Parisien.

"Un cri d'alerte"

Avec ce premier long-métrage de fiction, Ladj Ly avait alors un but très précis : "Depuis quatorze ans, rien n'a bougé. J'ai voulu faire un film très réaliste, juste, sans jugement, qui ne soit ni anti-flics ni anti-cailleras. L'objectif, c'est d'envoyer un cri d'alerte aux politiques et de leur dire 'Attention, la situation risque de dégénérer'. Dans les cités, ça fait vingt ans qu'on est Gilets jaunes : on dénonce la misère sociale dans laquelle on vit... et on reçoit des tirs de flash-balls dans la gueule." Il espère donc que "Les Misérables" pourra faire bouger les choses. "J'aimerais que le Président le voie, si ça pouvait lui faire prendre conscience des réalités de ce pays...", confie-t-il ainsi à 20 minutes.

Ce qui est sûr, c'est que "Les Misérables" a déjà conquis une grande partie de la presse qui le compare notamment à "La Haine" de Mathieu Kassovitz, qui était reparti du Festival avec le Prix de la mise en en 1995. L'histoire se répétera-t-elle ?

publié le 16 mai, Marine de Guilhermier

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