Actus cinéma

Les actrices souvent traitées de "salopes" ou "putes" selon Isabelle Adjani

Alors que de nombreuses actrices ont accusé le producteur américain Harvey Weinstein d'harcèlement sexuel et de viol ces dernières semaines, la célèbre comédienne a assuré que les prédateurs sexuels étaient également légion dans le milieu du cinéma français.

Depuis les révélations sur les agissements du cofondateur de The Weinstein Company, des dizaines de femmes se sont manifestées, assurant avoir elles aussi un jour été victimes d'harcèlement sexuel à Hollywood. Mais ce fléau ne touche pas que l'industrie du cinéma américain, comme l'a affirmé Isabelle Adjani dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche.

"En France, c'est autrement sournois"

"Pour la plupart des gens, si une actrice doit coucher pour y arriver, ça reste naturel, voire normal, selon l'idée qu'il faut bien donner un peu de soi quand on veut obtenir beaucoup", écrit ainsi la star césarisée de "La Reine Margot". Et d'assurer : "En France, c'est autrement sournois. En France, il y a les trois G : galanterie, grivoiserie, goujaterie. Glisser de l'une à l'autre jusqu'à la violence en prétextant le jeu de la séduction est une des armes de l'arsenal de défense des prédateurs et des harceleurs."

Isabelle Adjani explique aussi avoir "souvent entendu" : "Toutes des salopes, toutes des putes de toute façon, ces actrices !" dans des lieux tels que des "maisons de production ou chez les décideurs". Et de poursuivre, indignée : "Mais ce n'est pas un jeu et il est grand temps de rappeler que (...) quand une femme dit non, elle dit non, que son corps lui appartient et qu'elle seule est libre d'en disposer. Quand une actrice se fait séduisante pour décrocher un rôle, ce n'est pas pour se faire violer !"

publié le 16 octobre, Marine de Guilhermier

Liens commerciaux