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Kuso : le film "dégueulasse" et "vulgaire" qui fait scandale

Image issue du film polémique

© Courtesy of Sundance Institute, DR

"Vulgaire", "mauvais goût", ou encore "dégueulasse" sont autant de qualificatifs utilisés pour décrire "Kuso", le premier long-métrage du DJ Flying Lotus, qui n'a pas manqué de faire scandale lors de sa projection au Festival de Sundance.

À chaque festival son film choc. On se souvient notamment de l'émotion provoquée par le film français "Grave" à Toronto en septembre dernier, alors que plusieurs spectateurs avaient dû être évacués de la salle après s'être évanouis. En cause, le caractère apparemment très gore du film de Julia Ducournau, qui raconte l'histoire d'une jeune végétarienne devenant cannibale après avoir été forcée de manger de la viande crue.

Aujourd'hui, changement de décor : c'est à Sundance que ça se passe, avec le drame américain "Kuso", dont l'intrigue se déroule dans un Los Angeles post-apocalyptique, après le pire séisme jamais survenu. Une chose est sûre : cette première réalisation du DJ Flying Lotus n'est pas passée inaperçue lors de sa projection dans le berceau du cinéma indépendant US. Véritable OVNI, le film a en effet poussé vers la sortie une vingtaine de spectateurs au bord de la nausée.

Une succession de scènes dérangeantes

Le cinéaste avait pourtant prévenu ses fans sur Twitter, mais le public venu découvrir son long-métrage à Sundance était visiblement loin de s'attendre à un tel résultat, malgré la distribution de sacs à vomi à l'entrée. Un journaliste de The Verge va même jusqu'à assurer que "Kuso est le film le plus dégueulasse jamais réalisé". Le ton est donné. Pour illustrer son propos, celui-ci cite plusieurs exemples de scènes qui l'ont poussé à l'écoeurement : "(celle) d'un pénis en érection se faisant poignarder, (...) d'une femme mâchant un bloc de béton jusqu'à ce que ses dents se désintègrent, (ou) d'un alien extrayant de force le foetus du vagin d'une femme (sur fond de jingle de Mortal Kombat : Get over here !) pour fumer ensuite le petit corps." Sans oublier bien sûr, les nombreuses scènes scatophiles du film. Et le journaliste de résumer, en reprenant l'une des répliques du long-métrage : "C'est de l'art. C'est de la merde. L'art c'est de la merde."

Un cinéaste qui aime la provoc'

Celui qui présente volontiers "Kuso" comme "un mélange magique de fables sales et d'animations hypnotiques" semble s'amuser de la polémique autour du film. "Il n'y a qu'une petite vingtaine de personnes sur 400 qui sont parties. Ce n'était pas aussi dramatique qu'ils le disent. J'ai tenté de prévenir les gens", a ainsi commenté Flying Lotus sur son compte Twitter, presque frustré.

Mais l'homme est connu pour son goût de la provocation, lui qui explique notamment avoir demandé à son acteur George Clinton si ça le "dérangerait de montrer (son) anus à la caméra". Âmes sensibles s'abstenir.

publié le 31 janvier, Pauline Julien

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