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Karin Viard, sa vision de la comédie : "Il ne faut pas avoir peur du ridicule"

À l'affiche du film "Les Fantasmes" de David et Stéphane Foenkinos, le 18 août 2021, Karin Viard a accordé une interview à Version Fémina dimanche 8 août. La comédienne s'est livrée sur sa perception de la comédie, et la place de la femme au cinéma après 50 ans.

Dès le 18 août prochain, Karin Viard se glissera dans la peau de Lili pour le film "Les Fantasmes" de David et Stéphane Foenkinos. Un film à sketches qui regroupe tous les fantasmes, y compris les plus farfelus, autour de la sexualité. Et celui de Lili avec son mari Jérémy (Jean-Paul Rouve) consiste à monter une entreprise de X, après que l'un de leurs ébats sexuels a atterri par accident sur Internet.

Cette comédie réalisée par David et Stéphane Foenkinos est libre, mais aussi "audacieuse" comme l'a souligné la comédienne. Et de l'audace, Karin Viard en a eu tout au long de sa carrière. L'interprète de "Jalouse" s'est toujours surpassée dans les comédies, sans avoir peur d'être jugée : "Avec ce genre, je pense qu'il ne faut pas avoir peur du ridicule." Pour l'actrice, c'est ce qui fait la différence avec les drames, qui demandent un autre jeu. "Si l'on désire être drôle, il faut faire sauter les verrous, assumer, lâcher prise, dépasser la honte : si tu te regardes et que tu cherches à tout contrôler, rien de vraiment intéressant ne se passera." Cependant, elle est consciente que ce n'est "pas toujours évident d'accepter que l'on rit de toi, mais c'est largement facilité si le regard qui se pose sur toi est bienveillant", tout comme celui des frères Foenkinos.

"J'espère que le public me restera fidèle quand j'aurai 70 ans"

Au cours de l'interview, Karin Viard s'est aussi exprimée sur sa place en tant que femme dans le cinéma et notamment sur la difficulté à décrocher un rôle après 50 ans : "Les scénaristes écrivent pour des acteurs que l'on a envie de voir sur grand écran et j'espère que le public me restera fidèle quand j'aurai 70 ans." La comédienne a conscience qu'avec l'âge, les femmes sont "sous-représentées au cinéma, et moi, je serais ravie de pouvoir continuer à exercer mon métier en trouvant des personnages aussi forts que ceux que je joue actuellement". Pour elle, la diversité́ passe par la représentation de toutes les générations à l'écran tout en réussissant à échapper "à la caricature des papys et des mamies".

Si pour le moment elle n'a pas à se plaindre, Karin Viard est "consciente que cela pourrait ne pas durer", et c'est pour cela qu'elle se veut militante : "J'aimerais que l'on me donne les moyens de dire aux femmes qu'il est encore possible de se mettre nue après 50 ans, de rêver d'amour, d'être libre de ses choix, de ne pas se censurer et de ne surtout pas lâcher la rampe à cause d'injonctions et de schémas archaïques."

publié le 9 août, Mathilde Dandeu, Jellyfish France

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