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Julie Depardieu : "Professionnellement, je suis une éternelle angoissée"

À l'occasion de la saison 2 de la série "Alexandra Ehle" où elle interprète le personnage éponyme, Julie Depardieu a reçu une journaliste de Paris Match à son domicile de Bougival. La comédienne s'est confiée sur sa carrière avec recul et humilité avant d'évoquer le septième art qu'elle aime.

La fille de Gérard Depardieu est une actrice confirmée par la profession, qui lui a offert plusieurs prix, et appréciée du public qui la suit dans ses projets. Pourtant, malgré deux César pour sa performance dans "La Petite Lili" (2003) de Claude Miller et un autre pour "Un secret" (2008) du même réalisateur, Julie Depardieu ne cesse de remettre son travail en question. "Je préfère me focaliser sur mon existence. Plus jeune, lorsque j'étudiais la philosophie, j'ai suivi une analyse : je m'interrogeais sur la notion de 'plaisir'. Ça va mieux aujourd'hui, mais je peux m'améliorer. Professionnellement, je suis une éternelle angoissée. Je n'avais aucune ambition, je souhaitais devenir fleuriste... J'ai appris sur le tas, sans certitude ni garantie de succès", explique-t-elle. La quadragénaire a du mal à se sentir légitime.

"J'ai été élevée à l'ombre d'un grand chêne, je ne suis pas dingue de soleil"

Tout en évoquant subtilement l'imposante ombre de son fameux papa, elle ajoute ce qui témoigne de son manque de confiance en elle : "Je doute de tout. Je souffre du syndrome de l'imposteur. J'ai été élevée à l'ombre d'un grand chêne, je ne suis pas dingue de soleil. Je suis discrète. Je n'aime pas que l'on me regarde et je n'ai pas besoin du regard des autres pour exister." Même si elle n'est pas certaine d'y avoir sa place, la femme de Philippe Katerine demeure tout de même une passionnée de cinéma.

Avec amertume, elle avoue à Paris Match que "peu" de films la "bouleversent" : "J'aime le cinéma quand il me procure la chair de poule. Dernièrement, je suis tombée en extase devant 'Les climats', de Nuri Bilge Ceylan : une introspection amère d'un couple en déliquescence... À contrario, je n'aime pas les comédies. J'ai besoin d'immensité, de sentir Dieu à chaque seconde, comme une vérité qui me tomberait dessus. J'écoute de la musique classique pour les mêmes raisons : je ne suis pas la fille la plus marrante pour s'éclater en boîte !" Une sincérité qui la rend attachante.

publié le 9 février, Elodie Falco, Jellyfish France

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