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Inspiré d'un meurtre, un film de la compétition choque la famille de la victime

Baptisé "Roubaix, une lumière", le nouveau long-métrage d'Arnaud Desplechin sera présenté le 22 mai 2019 sur la Croisette. Mais le film choque une famille du Nord de la France puisque son intrigue s'inspire du meurtre de leur mère.

Pour "Roubaix, une lumière", film qui le voit revenir dans sa ville natale, Arnaud Desplechin s'est entouré d'un beau casting. En effet, il réunit Léa Seydoux, Roschdy Zem, Sara Forestier et Antoine Reinartz. Mais ce long-métrage, en lice pour la Palme d'or, ne fait pas que des heureux. La cause ? Il s'inspire d'un fait réel, le meurtre de Micheline Demesmaeker, retraitée de 73 ans, tuée par ses voisines en 2002. Deux jeunes femmes toxicomanes et alcooliques qui sont incarnées par Léa Seydoux et Sara Forestier à l'écran.

"Il ne mérite pas un prix"

C'est à la télévision que la famille de la victime a découvert le projet du réalisateur. Une phrase, en particulier, de celui-ci, choque Ludivine, la petite fille de Micheline. À France Bleu, elle raconte : "Arnaud Desplechin expliquait qu'il voulait rendre de l'humanité aux meurtrières. Elles ont mis sa croix dans sa bouche, l'ont frappée avec un plâtre, lui ont brisé les côtes et bu des bières autour de son cadavre. Où est l'humanité dans tout ça ?"

Michel, le fils de Micheline, redoute également le traitement que le film réserve aux deux tueuses, mais aussi à leur environnement : "Moi aussi, j'ai grandi dans ce quartier, mais je n'ai ni volé, ni tué. Ce n'est pas une excuse." La famille a d'ailleurs contacté le réalisateur, ainsi que son attaché de presse, en vain. Aujourd'hui, elle regrette le choix du Festival de Cannes de sélectionner "Roubaix, une lumière". "Il faut considérer que c'est un grand film, avec de grands acteurs ? Il ne mérite pas un prix", indique Michel, amer, toujours à France Bleu.

publié le 14 mai, Solène Filly

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