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Dumbo, Peter Pan... Un carton d'avertissement acté pour certains films Disney

Ces derniers mois, une tempête de polémiques s'est abattue sur la plateforme HBO et le classique "Autant en emporte le vent", soulevant sur son passage d'autres questionnements. À la suite de cette secousse, le studio de Mickey Mouse a longuement réfléchi sur les problématiques des discriminations et du racisme.

Vendredi 16 octobre 2020, la plateforme Disney+ annonce mettre en place des cartons d'avertissements avant certains de ces grands films d'animation soupçonnés de racisme. Un communiqué officiel dévoile le signalement qui sera présenté à l'écran : "Ce programme comprend des représentations négatives et/ou des mauvais traitements de personnes ou de cultures, précise le message. Ces stéréotypes étaient inexacts à l'époque et le sont toujours. Plutôt que de couper ces contenus, nous préférons faire connaître leurs effets négatifs, apprendre d'eux et susciter des discussions pour créer ensemble un futur plus inclusif. Disney crée des histoires avec des thèmes inspirants et ambitieux qui reflètent la riche diversité de l'humanité tout autour du globe."

Quels films concernés ?

Six longs-métrages vont être étiquetés de cette mention lors de leur générique d'ouverture. "Peter Pan" (1953) est touché par cette mise à jour du contexte. Disney le justifie ainsi : "Le film décrit les Natifs (les Indiens, ndlr) de manière stéréotypée, ce qui ne reflète ni leur diversité ni leurs authentiques traditions culturelles. Il les montre parlant un langage inintelligible et fait constamment référence aux 'Peaux Rouges', un terme offensant. Peter et les enfants perdus se lancent dans une danse, en portant des coiffes et autres tropes exagérés, une forme de dérision et une appropriation de la culture et de l'imagerie de la culture des Natifs." Même son de cloche pour "Dumbo" (1941) : "Les corbeaux et leurs chants rendent hommage aux spectacles racistes durant lesquels des artistes blancs avaient le visage noirci et portaient des vêtements en lambeaux rappelant et ridiculisant les esclaves africains des plantations du Sud, écrit Disney sur son site. Le leader du groupe s'appelle Jim Crow, ce qui fait référence aux lois qui ont imposé la ségrégation raciale dans le Sud des Etats-Unis."

Les félins des "Aristochats" (1970) sont eux épinglés pour le personnage du chat siamois aux yeux bridés, Shun Gon, qui chante Tout le monde veut devenir un cat avec un anglais approximatif et en utilisant des baguettes pour jouer au piano. Dans "Le Livre de la Jungle" (1968), le problème concerne le paresseux Roi Louie, qui s'exprime avec un accent. Le grand singe est vu comme une caricature raciste des Afro-américains. De même, l'oeuvre "La Belle et le Clochard" (1955) est pointée du doigt pour des animaux stéréotypés (les siamois Si et Am, le chihuahua mexicain Pedro et le lévrier russe Boris). Enfin, "La Mélodie du Bonheur" (1946) se prend un carton rouge pour son image joyeuse de l'esclavagisme.

publié le 16 octobre, Elodie Falco

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