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Taxi Driver a 45 ans : le chef-d'oeuvre en 10 anecdotes de tournage

Le vagabondage du solitaire Travis Bickle dans l'Amérique désenchantée des seventies ébranle les spectateurs depuis sa sortie en juin 1976, pour les salles françaises. Il n'y a pas que le sang versé ou le mythique "Are you talkin' to me ?" qui imprègnent les esprits, mais bien des thèmes immanents : la société et ses angoisses, la place des marginaux, la misère humaine, ... Quarante-cinq ans sont passés et le délire paranoïaque de Martin Scorsese, intemporel et glacial, conserve sa place au panthéon du septième art. Dix anecdotes pour appréhender les coulisses du chef-d'oeuvre !

  • © DR, Columbia Pictures 1/10

    Des éléments du scénario de Paul Schrader sont autobiographiques

    L'errance, la malbouffe, les dettes, l'isolement, ses rondes en véhicule, l'arme à portée de main, les pornos... Travis Bickle est un peu, voire beaucoup, Paul Schrader. Le scénariste l'a imaginé en pleine dépression, avec la volonté d'extérioriser ses maux pour retrouver sa santé mentale. Cette période difficile, pendant laquelle il a fini par vivre dans sa voiture, est l'inspiration première du récit. Selon l'auteur, il aurait été couché sur le papier en une semaine et Martin Scorsese n'aurait souhaité aucune modification.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 2/10

    Le scénario aurait pu atterrir dans d'autres mains que celles de Martin Scorsese

    Quel scénariste ne donnerait pas n'importe quoi pour que Martin Scorsese transpose son histoire à l'écran ? Au début des années 1970, les choses étaient plus compliquées pour ce jeune réalisateur qui se constituait une notoriété avec son premier succès, "Mean Streets" (1973), devenu également culte. Heureusement pour lui, Paul Schrader faisait partie des spectateurs convaincus par cette oeuvre et conquis par le duo Scorsese/[PERSON=246]De Niro[/PERSON], ce qui a fait grandement pencher la balance en sa faveur.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 3/10

    Pour ce rôle, Robert De Niro a travaillé comme taxi

    L'image du permis de chauffeur de taxi de Robert De Niro est célèbre. De son plein gré, l'acteur a voulu s'imprégner de la face sombre de New-York pendant deux semaines. Aller chercher et déposer les clients à divers endroits en pleine nuit, passer dans des recoins malfamés, apprendre des itinéraires... Le quotidien de son personnage Travis Bickle ! Durant ses heures de travail, un seul client aurait reconnu le chauffeur, l'ayant vu dans "Le Parrain II". "[ITALIC]On dirait que c'est dur de trouver du boulot ![/ITALIC]", lui aurait-il lâché.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 4/10

    Harvey Keitel s'est formé auprès d'un proxénète et des prostituées

    Comme son grand complice Robert De Niro, [PERSON=1379]Harvey Keitel[/PERSON] a joué la carte de l'immersion pour mieux s'imprégner de son rôle. Incarner le maquereau Sport l'a poussé à demander des conseils à un ancien proxénète mais aussi à des travailleuses du quartier new-yorkais de Hell's Kitchen, qui se trouvait à proximité du théâtre de Broadway où il jouait "Mort d'un commis voyageur" à cette période.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Sony Pictures International / Columbia 5/10

    Iris : un rôle délicat désiré par 250 jeunes filles

    Elle a dû passer un test psychologique, être doublée par sa soeur pour les scènes plus explicites, passer outre la terreur de sa mère à la lecture du scénario, ... Mais [PERSON=500]Jodie Foster[/PERSON] a décroché le précieux rôle choc d'Iris alors que 250 jeunes femmes le convoitaient. Carrie Fisher, Melanie Griffith, Mariel Hemingway, Bo Derek, Kim Cattrall, Rosanna Arquette, Kristy McNichol ou encore Michelle Pfeiffer ont toutes été pressenties dans la peau du personnage.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 6/10

    L'équipe était mal à l'aise pendant les scènes avec la jeune prostituée

    Depuis enfant dans la lumière, Jodie Foster s'est forgée une carrière exemplaire, en acceptant notamment des rôles particulièrement difficiles comme celui de la prostituée de "Taxi Driver". En 2016 dans [ITALIC]The Graham Norton Show[/ITALIC], l'actrice avait déclaré : "[ITALIC]J'avais 12 ans et j'avais fait plus de films que quiconque sur le film à ce moment-là. Ils étaient très mal à l'aise avec mon personnage. Personne ne savait comment me diriger. Scorsese disait quelque chose comme 'dézippez sa braguette' et se mettait à rire mais il ne savait pas quoi faire, alors il s'en remettait à Robert De Niro, puis Robert me disait quoi faire. Et il était encore plus 'Robert De Niro' à l'époque, encore plus calme et plus étrange[/ITALIC]."

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 7/10

    La coiffure à l'Iroquoise de Travis Bickle a été inspirée par la guerre du Vietnam

    Cette "gueule" est une des inoubliables de l'histoire du cinéma. Joues creusées, yeux cernés, crâne rasé sur les côtés pour mettre en valeur une crête... Robert De Niro est un punk mémorable. Sa coiffe a été directement inspirée à Martin Scorsese par des clichés des soldats américains partant combattre dans le cadre de la guerre du Vietnam. Un lien indirect à l'ancien passé de marine du personnage !

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 8/10

    "Are you talkin' to me ?" : la scène emblématique est une improvisation

    "[ITALIC]C'est à moi que tu parles[/ITALIC] [ITALIC]?[/ITALIC] ([ITALIC]Are you talkin' to me ?[/ITALIC])" Cette réplique culte à souhait, notamment reprise par Vincent Cassel dans "La Haine" (1995), ne cesse d'être reproduite et parodiée. Cette ligne est une improvisation de la part de Robert De Niro qui prend le parti pris d'agrémenter le script. Seule indication donnée par le scénario : "[ITALIC]Travis se regarde dans le miroir.[/ITALIC]" Pour intensifier la solitude du personnage, il décide de parler à son reflet. L'origine de cette phrase n'est pas confirmée, l'interprète se faisant lui-même un malin plaisir de laisser vaguer l'interprétation de chacun. Selon certaines rumeurs, elle serait un clin d'oeil à Bruce Springsteen qui avait l'habitude de s'adresser de la sorte à son public. L'acteur l'aurait vu en concert quelques jours avant le tournage.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 9/10

    Des décennies après, ce détail esthétique chagrine encore Martin Scorsese

    Comme pour toutes ces réalisations, Martin Scorsese fait durer le plaisir du montage jusqu'à la satisfaction complète de son esprit perfectionniste. Son amie Fran Leibowitz, à propos de laquelle il a tourné un documentaire en 2010 et une mini-série en 2021, a déclaré que le cinéaste repensait régulièrement à la mise en forme du long-métrage culte : "[ITALIC]Ce qui prend beaucoup de temps avec Marty, c'est le montage, car Marty ne le trouve jamais fini. Si les studios ne l'en avaient pas empêché, il serait toujours en train d'éditer 'Taxi Driver'. Il est toujours en colère. Il m'a dit à plusieurs reprises: 'Tu sais ce qui ruine 'Taxi Driver' ? La couleur rouge. Le studio ne me donnerait pas assez d'argent pour corriger la couleur rouge, et c'est pourquoi c'est horrible'.[/ITALIC]"

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Columbia Pictures 10/10

    Le réalisateur a désaturé son oeuvre pour échapper à une classification

    Rouge ou pas assez rouge ? Chez Scorsese, les balles fusent de films en films et parfois dans des mises en scène trash. Le cas est affirmé avec la conclusion sanglante de son long-métrage "Taxi Driver". Conscient de pouvoir heurter certaines sensibilités, le cinéaste décide de désaturer son oeuvre pour atténuer la violence inhérente. Cette agile manigance lui permet d'échapper à la classification X Rating, qui aurait interdit le visionnage aux mineurs, mais pas au classement R qui précisent que les non majeurs sont seulement autorisés accompagnés de leurs parents.

    Elodie Falco, Jellyfish France

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