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Les hommes aussi pleurent à l'écran : la preuve en 10 scènes culte

Le cliché "Ne pleure pas, tu es un homme" a la vie dure. Entre les lignées d'individus masculins, ce précepte est souvent véhiculé pour faire des nouvelles générations de "vrais" hommes, durs et virils. Fort heureusement, la réalité comme la fiction prouvent que tout être est avant tout un humain, quel que soit son sexe, et que pleurer est une normalité. Au cinéma, les acteurs n'ont pas peur de se montrer vulnérables. Il en résulte des séquences inoubliables qui parviennent à toucher le spectateur en plein coeur.

  • © DR, Film4 / See Saw Films 1/10

    Michael Fassbender dans "Shame" (2012) de Steve McQueen

    Obsédé par le sexe, Brandon (Michael Fassbender) voit son train de vie bousculé lorsque sa soeur Sissy (Carey Mulligan ) débarque à l'improviste dans son domicile et que des films pour adultes sont trouvés sur son disque dur au travail. Bien qu'il est facile de parler d'affaires libidineuses au cinéma, ce long-métrage inoubliable traite de la sexualité sous un angle sérieux. Assez rare pour le souligner ! De la prise de conscience à la honte en passant par le défi de ne plus se laisser tenter et les rechutes, l'addiction du personnage n'est jamais évoquée de manière voyeuriste ou comique. Ce personnage cynique, qu'il serait facile a priori de qualifier de "pervers", choque autant qu'il émeut profondément les spectateurs. Dans l'une des scènes où Brandon est lui-même affligé par son comportement et dépassé par son mal-être, il fléchit sous la pluie et se met à pleurer.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Metropolitan FilmExport 2/10

    Tom Cruise dans "Magnolia" (1999) de Paul Thomas Anderson

    Film choral, le chef-d'oeuvre de [PERSON=276600]Paul Thomas Anderson[/PERSON] suit neuf femmes et hommes dont les destins s'entremêlent. Leurs angoisses, leurs problèmes, les non-dits... Tout ressurgit au cours de ces trois heures de visionnage fascinant. [PERSON=9]Tom Cruise[/PERSON] s'illustre ici dans l'un de ses rôles les plus sensibles. Son personnage Frank T.J Mackey est présenté comme un misogyne nombriliste et prétentieux qui est un coach célèbre pour ses cours de séduction. Cette "star" affirme qu'elle n'a pas de père. Pourtant, le magnat de la presse Earl Partridge, à l'article de la mort, est bien son géniteur. Au cours d'un instant de pleine conscience, il envoie son infirmier à la recherche de son fils perdu de vue. Lorsque ce dernier retrouve son père sur son lit de mort, il délaisse son attitude de je-m'en-foutiste et montre sa terreur de le perdre. Frank redevient un enfant déboussolé par l'absence de ce modèle masculin et s'écroule en pleurant.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Warner Bros. France 3/10

    Matthew McConaughey dans "Interstellar" (2014) de Christopher Nolan

    Réquisitionné par la NASA pour effectuer "le plus long voyage interstellaire de l'histoire de l'humanité", Joseph Cooper ([PERSON=387]Matthew McConaughey[/PERSON]) pilote le vaisseau spatial Endurance dans cette épopée grandiose à la fin incertaine. Avec en fond l'une des compositions du grand [PERSON=390105]Hans Zimmer[/PERSON], le personnage principal s'isole pour découvrir les messages envoyés depuis la Terre par sa famille, notamment ses trois enfants et son père. Cadrée en plan américain, la caméra se fige sur l'homme pour mieux capturer ses réactions, de l'apparente impassibilité au changement de faciès qui conduit aux sanglots. Loin des yeux mais réellement près du coeur !

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, United International Pictures (UIP) 4/10

    Chris Cooper dans "American Beauty" (1999) de Sam Mendes

    L'ancien colonel Frank Fitts ([PERSON=271832]Chris Cooper[/PERSON]) s'évertue à faire régner l'ordre, dans le respect des codes sociaux, dans son foyer où la communication est totalement absente. Celui qui devient fou à la simple évocation de l'homosexualité part régler ses comptes avec son voisin Lester Burnham ([PERSON=711]Kevin Spacey[/PERSON]), qu'il soupçonne d'entrenir une relation avec son fils. Frank commence par critiquer le mariage des Burnham, ce à quoi Lester répond indifféremment : "[ITALIC]Notre mariage est juste une façade. C'est pour le cliché du couple alors qu'on est tout sauf ça.[/ITALIC]" La réplique lui fait l'effet d'un choc : il n'est pas le seul à maintenir son union pour rester acceptable aux yeux de la société. L'homme rigide, qui disait à son fils "[ITALIC]Je préfère te voir mort plutôt que tu sois un putain de pédé[/ITALIC]", franchit toutes les limites qu'il s'était imposé depuis des années et ne refoule plus sa sexualité. Il embrasse son voisin qui le repousse avec gentillesse en lui disant qu'il se "[ITALIC]fait des idées[/ITALIC]". Vulnérable, touché dans sa fierté, Frank fond en larmes et sombre dans la folie.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Paramount Pictures 5/10

    Al Pacino dans "Le Parrain, 3e partie" (1990) de Francis Ford Coppola

    Scène finale d'anthologie, la fusillade sur les marches du Théâtre Massimo à Palerme est ancrée dans la mémoire de tous les cinéphiles. À la sortie d'une représentation d'un opéra, Michael Corleone ([PERSON=654]Al Pacino[/PERSON]) et sa famille, en tenues de gala, sont les cibles d'un tueur à gages. Au lieu d'atteindre le patriarche, le tireur tue la jeune Mary ([PERSON=461]Sofia Coppola[/PERSON]) d'une balle dans la poitrine. Alors que son sang se répand sur sa robe virginale, la fille du clan n'a le temps que de se tourner vers son géniteur pour prononcer un simple "[ITALIC]Papa ?![/ITALIC]" avant de s'évanouir. Pour la première fois de la saga, Michael chavire. Après plusieurs cris désespérés dans l'espoir de ranimer sa fille, le mafieux laisse exploser sa souffrance. Tel le tableau "Le Cri" d'Edvard Munch, le Don prend sa tête entre ses mains et se tord de douleur, bouche grande ouverte et yeux exorbités. Au son diégétique se substitue une musique d'orchestre, laissant le hurlement du personnage inaudible, aussi perdu que vain. Les plus grandes peines sont parfois muettes.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Sony Pictures 6/10

    Timothée Chalamet dans "Call Me By Your Name" (2018) de Luca Guadagnino

    Un coup de fil et la vie vacille. Sans expression et sans parole, Elio ([PERSON=541858]Timothée Chalamet[/PERSON]) entre dans sa salle à manger, retire son baladeur et s'assoit devant une cheminée. Dans un long plan-séquence de quatre minutes qui s'étend jusqu'à devenir un générique de fin, le jeune homme est filmé de face fixant le feu, avec le reflet des flammes dans ces yeux déjà embués de larmes. Derrière lui, la vie reprend, sa mère et sa soeur dressent la table mais le personnage reste dans ses pensées. Toutes sont adressées au beau Oliver ([PERSON=211932]Armie Hammer[/PERSON]), avec qui il a vécu une romance le temps d'un été et qui l'a appelé au cours de la scène précédente pour lui annoncer qu'il allait se marier avec une femme. Aidée par la chanson [ITALIC]Visions of Gideon[/ITALIC] de Sufjan Stevens, cette scène ne peut que briser le coeur des spectateurs.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Mars Distribution 7/10

    Colin Firth dans "A Single Man" (2009) de Tom Ford

    En exprimant sa peine, non pas par les mots mais par les déformations de son visage, [PERSON=1050]Colin Firth[/PERSON] a ému des millions de spectateurs de "[MOVIE=140300]A Single Man[/MOVIE]". Avec ce rôle de George Falconer, un homosexuel qui vit un amour caché depuis seize ans avec un certain Jim, l'acteur démontre une nouvelle fois ses capacités de performeur hors pair. Un soir, alors qu'il pense décrocher et entendre la voix de son bien-aimé, le professeur est coupé par un inconnu à l'intonation froide. Les nouvelles sont mauvaises : Jim est mort dans un accident de voiture. L'homme tente tant bien que mal de garder la face, ne voulant pas trahir leur secret. Tout au long de l'appel, l'émotion est difficilement contenable surtout lorsque, voulant assister à l'enterrement de sa moitié, il se voit répondre que celui-ci est "[ITALIC]réservé aux membres de la famille[/ITALIC]". En raccrochant, le personnage se laisse emporter par sa tristesse.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Miramax Films 8/10

    Matt Damon dans "Will Hunting" (1998) de Gus Van Sant

    Alors que Will Hunting ([PERSON=69]Matt Damon[/PERSON]) sabote sa propre vie, le professeur Sean Maguire ([PERSON=925]Robin Williams[/PERSON]) tente de lui faire entendre raison en appuyant sur la zone sombre de son existence qui influence tout le reste : la maltraitance subie dans son enfance. Dans une scène où le sous-entendu est compris par les deux parties, l'instituteur lui martèle "[ITALIC]Ce n'est pas de ta faute[/ITALIC]" tandis que le jeune homme lui répond avec aplomb "[ITALIC]Je sais[/ITALIC]" avant de craquer après trois répétitions de la même phrase, avouant ainsi être rongé par son mal-être comme son aîné le pensait. Culte !

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Netflix 9/10

    Adam Driver dans "Marriage Story" (2019) de Noah Baumbach

    Deux amoureux transis et partenaires de travail (lui est metteur en scène, elle comédienne) en viennent à se déchirer. Le divorce est demandé et les choses se compliquent : il y a non seulement leur fils Henry au milieu de tout ça mais aussi des avocats prêts à des coups bas pour défendre leur partie. Alors que Charlie ([PERSON=254905]Adam Driver[/PERSON]) rend visite à Nicole ([PERSON=657]Scarlett Johansson[/PERSON]) dans sa nouvelle maison de Los Angeles, la discussion tourne au vinaigre. Dans un excès de rage qui le fait éclater en sanglots, l'homme en vient à prononcer des paroles chocs. Yeux dans les yeux, il affirme au personnage féminin qu'il aurait préféré qu'elle soit morte... avant de tomber à genoux et de la saisir contre lui. Entre la haine et l'amour, il n'y a parfois qu'un pas.

    Elodie Falco, Jellyfish France

  • © DR, Focus Features 10/10

    Jake Gyllenhaal dans "Le Secret de Brokeback Mountain" (2005) d'Ang Lee

    Dans les montagnes du Wyoming, deux bergers nouent une grande complicité qui se transforment rapidement en romance. Après cette aventure passionnée, Ennis Del Mar ([PERSON=312]Heath Ledger[/PERSON]) et Jack Twist ([PERSON=378]Jake Gyllenhaal[/PERSON]) se marient chacun de leur côté avec des femmes et ont tous deux des enfants. Même si les deux hommes ont décidé de ne pas prendre le même chemin de vie, cela ne les empêche pas de se retrouver, de temps à autre, après plusieurs années. Un jour, Jack a vent du divorce d'Ennis et décide de parcourir des centaines de kilomètres pour retrouver celui qu'il aime, mais ce dernier refuse d'abandonner ses enfants pour vivre avec lui. Meurtri, le cowboy reprend la route. Seul et en larmes. Mise en perspective de la suite du long-métrage et de la destinée du personnage, cette séquence n'en est que plus émouvante.

    Elodie Falco, Jellyfish France

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