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Jean-Luc Godard, maître de la Nouvelle Vague : 10 oeuvres qui font le mythe

Le père fondateur du mouvement de la Nouvelle Vague fête ses 90 ans, jeudi 3 décembre 2020, en ayant jamais été à bout de souffle. Le créatif Jean-Luc Godard écrit, filme, monte et produit ses films, considérés comme des pépites révoltées et volontairement inconvenantes. Cet emblème du 7e art, anciennement critique des Cahiers du cinéma, a conçu plusieurs classiques du cinéma français dans lesquels Anna Karina, Jean-Paul Belmondo et tant d'autres icônes vivront à jamais.

  • © DR, Studio Canal / Carlotta Films 1/10

    "À bout de souffle" (1960)

    L'angélique Patricia (Jean Seberg) vend des exemplaires du New York Herald Tribune à Paris lorsqu'elle croise la route d'un mauvais garçon prénommé Michel (Jean-Paul Belmondo). Avec un meurtre sur le dos, ce drôle de jeune homme cherche à fuir la police et veut entraîner sa dulcinée dans sa cavale. Le flirt malicieux dans tous les recoins de la capitale est accompagné de textes bruts qui ne manquent pas de répartie. Ce film policier provoquant s'inscrit comme un des manifestes les plus criants de la Nouvelle Vague. Le premier coup d'essai de Jean-Luc Godard au cinéma devient un chef-d'oeuvre internationalement reconnu. Le jackpot ! (Pour le soixantième anniversaire de sa sortie Studio Canal l'a restauré en 4K, disponible dans un sublime coffret.)

    Elodie Falco

  • © Sipa, Nana Productions 2/10

    "Le Mépris" (1963)

    Jean-Luc Godard puise son inspiration dans le roman "Le Mépris" de Alberto Moravia, pour en faire un film éponyme mêlant mise en abyme de l'industrie cinématographique et exaltation des sentiments humains à travers la dérive du couple Javal. Le film est entièrement tourné en Italie, à Rome et à Capri, durant l'année 1963. Le cinéaste réunit un casting de grands noms multipliant les diverses nationalités : les Français [PERSON=1268]Brigitte Bardot[/PERSON] et [PERSON=884]Michel Piccoli[/PERSON], l'acteur américain Jack Palance, l'emblème du cinéma allemand Fritz Lang et la comédienne italienne polyglotte Georgia Moll. Un casting de professionnels reconnus à travers le monde, le corps fétichisé de Brigitte Bardot comme outil marketing et une histoire de "film dans le film" orchestrée par Godard : il n'en fallait pas plus pour en faire un film culte.

    Elodie Falco

  • © Sipa, Pierre Manciet / Dalmas 3/10

    "Pierrot le Fou" (1965)

    Délirant road movie tourné à moitié sur la Côte d'Azur et en Île-de-France, "[MOVIE=270]Pierrot le Fou[/MOVIE]" fait partie des oeuvres culte du réalisateur, en plus d'être une proposition de cinéma magnifique. Plus libres et foldingues que jamais, Jean-Paul Belmondo (Ferdinand alias Pierrot) et Anna Karina (Marianne) y sont des Bonnie et Clyde modernes, poétiques, mélancoliques et affranchis. Ensemble, ils partent en cavale mais des histoires de complots et de trafics leur mettre des bâtons dans les roues. Inoubliables !

    Elodie Falco

  • © DR, Pretty Pictures / Rialto 4/10

    "Le Petit Soldat" (censuré en 1960, sortie officielle en 1963)

    La mine espiègle d'[PERSON=298581]Anna Karina[/PERSON] imprègne aussi bien la pellicule que le coeur de Jean-Luc Godard, et plus largement l'histoire du cinéma français. L'étincelante Danoise apparaît pour la première fois à l'écran dans "[MOVIE=3250]Le Petit Soldat[/MOVIE]", le premier long-métrage d'une longue série d'autres où elle tient toujours le rôle principal chez Jean-Luc Godard. La muse du cinéaste séduit le public par le charme de son accent et par son caractère fantaisiste mais bien trempé. Malheureusement pour le réalisateur et celle qui deviendra sa femme, le film est censuré quelques années à cause de son contexte assez sensible (la guerre d'Algérie).

    Elodie Falco

  • © DR, Unidex 5/10

    "Une femme est une femme" (1961)

    Les mystères de l'amour et autres questionnements humains sont interrogés par les personnages burlesques de cette comédie, à moitié musicale et toujours jubilatoire. Jean-Luc Godard dépeint la jeunesse parisienne entre deux bistrots, deux pauses cigarettes et deux coups de coeur. Angela (Anna Karina) vit avec Émile ([PERSON=126]Jean-Claude Brialy[/PERSON]). Un jour, elle lui exige un enfant et lui donne vingt-quatre heures pour le concevoir. Son compagnon n'étant pas vraiment emballé par la proposition, la jeune femme essaie de le motiver en le menacant d'aller voir son copain Alfred (Jean-Paul Belmondo) qui, lui, dira sûrement "oui" sans hésitation. Ce triangle amoureux donne naissance à la réplique culte : "[ITALIC]Je ne suis pas infâme, je suis une femme[/ITALIC]."

    Elodie Falco

  • © Sipa, Mary Evans 6/10

    "Vivre sa vie : film en douze tableaux" (1962)

    "[ITALIC]Pour boucler ses fins de mois et lutter contre l'ennui, Nana, vendeuse dans un magasin de disque, décide de se prostituer[/ITALIC]", explique le synopsis officiel. Celle qui galère, cette Nana, c'est Anna Karina dans l'un de ses plus beaux rôles, une triste combattante qui vend son corps mais n'oublie pas de nourrir son esprit par des conversations éclairées sur l'art et la philosophie. À nouveau, la comédienne est immortalisée par Jean-Luc Godard qui bouscule tous les codes cinématographiques au cours de ces douze scénettes moroses.

    Elodie Falco

  • © Sipa, Mary Evans 7/10

    "Bande à part" (1964)

    Deux ans après le trio mythique de [PERSON=263971]François Truffaut[/PERSON], Jules et Jim encerclant Catherine, Jean-Luc Godard confectionne le sien : Franz ([PERSON=264297]Sami Frey[/PERSON]) et Arthur ([PERSON=898]Claude Brasseur[/PERSON]) au milieu desquels se trouve Odile (Anna Karina). Un triangle tragi-comique, deux délinquants et une jeune femme naïve, qui mélange la manipulation et le sentiments. Qu'ils courent à travers la grande galerie du Louvre en se donnant la main ou qu'ils dansent quelques pas de madison dans un bar, ces trois comédiens gravent d'innombrables images dans la mémoire collective.

    Elodie Falco

  • © Sipa, Mary Evans 8/10

    "Une femme mariée" (1964)

    Imprégné de la patte poétique et sensible de Jean-Luc Godard ainsi que des revendications féministes de ces personnages forts et désarmants, ici Macha Méril, "Une femme mariée" montre une épouse sensuelle prise dans un dilemne. Elle hésite entre son mari et son amant. La sexualité est interrogée, le consumérisme est critiqué, tout en dressant un portrait sociologique des sixties.

    Elodie Falco

  • © Sipa, Mary Evans 9/10

    "Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution" (1965)

    Avec ses personnages qui gardent la tête dans les nuages et leurs échanges parfois lunaires, Jean-Luc Godard avait habitué les spectateurs à des séquences perchées. Inspiré par George Orwell et Jorge Luis Borges, "Alphaville" offre un premier changement de dimension dans sa filmographie avec une incursion assumée dans le genre de la science-fiction. Primé de la plus haute distinction de la Berlinale, l'Ours d'Or, le film raconte la mission de l'agent secret Lemmy Caution ([PERSON=310040]Eddie Constantine[/PERSON]), envoyé dans un État totalitaire nommé Alphaville et situé à des années-lumières de la Terre. Il s'y fait passer pour un journaliste mais est rapidement condamné à mort.

    Elodie Falco

  • © DR, Capricci Films 10/10

    "Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma" (1986)

    Jean-Luc Godard réunit [PERSON=265216]Jean-Pierre Léaud[/PERSON], [PERSON=1150]Jean-Pierre Mocky[/PERSON], Marie Valera, Caroline Champetier et Nathalie Richard dans un projet demandé par TF1. La chaîne veut un hommage à la "Série noire" de Gallimard mais, au lieu d'en faire un polar, le cinéaste choisit d'en faire une oeuvre expérimental, une sorte de making-of de la création d'un film qui estime que la télévision est l'assassin du cinéma d'auteur. Il se résume ainsi : "[ITALIC]On a dit du cinéma qu'il était une usine à rêves... Côté rêves, il y a un metteur en scène : Gaspard Bazin qui prépare son film et fait des essais pour recruter des figurants. Côté usine, il y a Jean Almereyda, le producteur qui a eu son heure de gloire et qui a de plus en plus de mal à réunir des capitaux pour monter ses affaires. Entre eux, il y a Eurydice, la femme d'Almereyda, qui voudrait être actrice. Tandis qu'Almereyda cherche de l'argent pour boucler le financement du film, et cela au péril de sa vie - car l'argent qu'on lui promet n'a pas très bonne odeur, Gaspard fait des essais avec Eurydice[/ITALIC]."

    Elodie Falco

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