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Décès : Norman Lloyd a joué avec 3 des plus grands réalisateurs de l'histoire

Norman Lloyd et Priscilla Lane dans

© RONALD GRANT/ MARY EVANS - Norman Lloyd et Priscilla Lane dans "Cinquième Colonne" (1942) d'Alfred Hitchcock., Sipa

Disparu lundi 10 mai 2021 à l'âge de 106 ans, Norman Lloyd était l'un des derniers représentants vivants d'un certain âge d'or du cinéma hollywoodien. Bien connu des amateurs de films dits "classiques", l'homme avait rencontré la gloire dès la fin des années 1930. À cette époque, il croisait la route d'un certain Orson Welles à Broadway, qui décidait de l'introduire dans la troupe du Mercury Theatre qu'il montait. À partir de cette mise en lumière, l'ascension fut fulgurante. Retour sur ses trois réalisateurs qu'il a conquis par son talent !

Orson Welles, la main tendue qui l'a accompagné vers le cinéma

Acteur et réalisateur d'exception, Orson Welles côtoie d'abord Norman Lloyd sur les planches avant d'essayer de lui frayer un chemin vers les plateaux de cinéma. Après lui avoir offert le rôle de Cinna dans son adaptation antifasciste du "Jules César" de Shakespeare, le metteur en scène se transforme en cinéaste et veut emmener son comparse dans cette nouvelle aventure. Il tente de convaincre la RKO de le laisser adapter "Au coeur des ténèbres" de Joseph Conrad, avec un rôle d'envergure pour son ami. Malheureusement, ce rêve est anéanti par un refus du studio qui peine profondément les deux hommes. Grâce à cette relation, le comédien éveille l'intérêt d'un autre monstre sacré.

Alfred Hitchcock, la main de maître qui le propulse au sommet

Perturbé par ce projet avorté, Norman Lloyd se remet vite sur pied après un coup de fil : celui d'Alfred Hitchcock. Le maître du suspens lui offre le rôle du nazi Frank Fry dans "Cinquième Colonne" (1942). Dans ce rôle de grand méchant, l'acteur fait brûler une usine d'armement. Un ouvrier est accusé à tort de cet incendie meurtrier et court après le véritable "saboteur" (le titre original du film) pour prouver son innocence. Après ce premier succès, le couvert est remis avec "La Maison du docteur Edwardes" (1945) et dix-neuf épisodes de la série "Alfred Hitchcock présente".

Charlie Chaplin, la main amicale qui l'intègre à son chant du cygne

Autre grand ami de Norman Lloyd avec qui il joue régulièrement au tennis, Charlie Chaplin l'inclut dans la distribution de son ultime long-métrage. Dans "Les Feux de la Rampe" (1952), le comédien se retrouve aux côtés de Buster Keaton mais aussi de Sydney Chaplin, le fils de la superstar du muet. L'histoire est celle d'un clown âgé, une ancienne vedette maintenant sur le déclin et alcoolique. Les adieux mythiques de Charlie à Charlot !

publié le 12 mai, Elodie Falco, Jellyfish France

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