Actus cinéma

Agnès Jaoui évoque les stéréotypes visant les actrices, son vécu pour exemple

Agnès Jaoui lors de la 41ème cérémonie des César au théâtre du Châtelet à Paris, le 26 février 2016.

© BORDE-JACOVIDES, BestImage

Mercredi 25 novembre 2020, lors des Assises 2020 du collectif 50/50 sur l'égalité, la parité et la diversité, Agnès Jaoui a livré un poignant récit sur son parcours de femme et d'actrice. Quelques heures après, dans un entretien avec Télérama, elle a détaillé les stéréotypes que les actrices doivent affronter, en prenant pour exemple son expérience.

"On savait que la réalisatrice, actrice, et chanteuse était une femme engagée. Mais ses mots qui resteront marquent une étape, pierre précieuse jetée dans la mare de la domination masculine. Quelques heures après la table ronde, nous lui avons demandé de développer...", détaille Télérama avant de laisser la parole à Agnès Jaoui. Après son bouleversant discours féministe dans lequel elle aborde une facette de sa vie méconnue : "Je livrais dans ce texte des choses que je n'avais jamais dites, comme les abus dont j'ai été victime", Agnès Jaoui évoque son engagement auprès du collectif 50/50, l'ère #MeToo, sa prise de conscience féministe à travers les oeuvres de Marilyn French, et "Le Carnet d'or" de Doris Lessing, non sans oublier d'aborder les stéréotypes dont elle a été victime en tant qu'actrice et les inégalités dans le cinéma.

"Mon professeur m'a demandé de mincir si je voulais incarner un garçon"

Pour évoquer les stéréotypes dont les actrices sont victimes, Agnès Jaoui raconte son expérience : "En tant qu'actrice, j'étais au coeur de la problématique, et je me débattais avec. Quand j'étais jeune, j'ai travaillé le rôle de Lorenzaccio, un rôle masculin donc, mais qu'avait tenu, en son temps, Sarah Bernhardt. Mon professeur m'a demandé de mincir si je voulais incarner un garçon. On l'apprend en première année de morphologie aux Beaux-Arts : la graisse constitue la femme. La chair, les rondeurs. Mais les femmes ont fini par totalement intérioriser ce dégoût de la rondeur. Il faut avoir des hanches fines comme des hommes. Dans nombre de boutiques de vêtements, les tailles ne dépassent pas le 40. On se permet d'ôter les courbes d'une actrice sur une affiche du festival de Cannes, alors que Thierry Frémaut n'est pas un misogyne. Mais c'est 'la norme'. Elle est d'une telle violence..." L'intégrable de l'interview est à retrouver sur le site de Télérama.

publié le 30 novembre, M. B., Jellyfish France

Liens commerciaux