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On a vu, on a aimé : Sicario, le thriller choc de Denis Villeneuve

Sicario affiche

© DR

Deux ans après Prisoners et un an après Enemy, Denis Villeneuve revient en très grande forme avec Sicario, un polar sous haute tension porté par un trio de choc. Reparti bredouille du dernier Festival de Cannes, le film n'en avait pas moins été encensé par la presse et sort ce mercredi dans l'Hexagone. C'est notre coup de coeur de la semaine.

La zone frontalière entre les États-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d'intervention d'élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique, l'équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre.

Quatorze ans après avoir remporté l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Traffic, et trois ans après le Savages d'Oliver Stone, Benicio Del Toro renoue avec l'univers des cartels de drogue. Cette fois-ci, il y incarne le quasi mutique Alejandro, aussi indéchiffrable qu'imprévisible et hanté par son passé. À ses côtés, on retrouve Josh Brolin en agent du gouvernement américain blagueur et volubile, chaussé de tongs mais non moins redoutable, tandis qu'Emily Blunt, qui avait déjà failli voler la vedette à Tom Cruise dans Edge of Tomorrow, campe une héroïne plus badass que jamais, qui voit ses idéaux remis en question au fur et à mesure du film.

Au-delà du jeu impeccable de chacun, Del Toro, Brolin et Blunt forment un trio ultra-complémentaire qui permet d'appréhender l'histoire sous des angles différents. C'est d'ailleurs en partie dans cette diversité des points de vue que Sicario puise sa force. Denis Villeneuve interroge ainsi de manière frontale les notions de bien et de mal en forçant son héroïne a sans cesse repousser les limites que lui imposent sa conscience. C'est donc non seulement un film sur les frontières physiques, plus particulièrement celle entre le Mexique et les États-Unis, mais aussi sur les frontières morales, que nous propose le Québécois.

Davantage tourné vers l'action que ses précédents longs-métrages, Sicario reprend cependant l'une des caractéristiques fétiches de son auteur : une atmosphère tendue. À cet égard, le film nous plonge dans un univers lugubre, sans concession, qui se veut très réaliste et dont le ton est donné dès la glaçante scène d'ouverture. Une sensation accentuée au fil des séquences par la mise en scène asphyxiante de Denis Villeneuve.

En bref, Sicario est une vraie claque cinématographique et risque de hanter nombre de spectateurs bien après le générique de fin. On ne peut donc que vous conseiller de vous ruer dès aujourd'hui en salles pour découvrir ce thriller haletant.

publié le 7 octobre, Pauline Julien

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