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On a vu, on a aimé : Mon Roi, la bouleversante passion de Maïwenn

Mon Roi

© Shanna Besson, DR

Quatre ans après son Prix du Jury à Cannes pour Polisse, Maïwenn revient avec Mon Roi, qui a offert le Prix d'interprétation féminine à son actrice vedette, Emmanuelle Bercot, en mai dernier sur la Croisette. Pour son quatrième long-métrage, la réalisatrice nous entraîne dans un véritable tourbillon d'émotions en nous plongeant dans l'intimité d'un sublime couple de cinéma. C'est notre coup de coeur de la semaine.

Tony est admise dans un centre de rééducation après une grave chute de ski. Dépendante du personnel médical et des antidouleurs, elle prend le temps de se remémorer l'histoire tumultueuse qu'elle a vécue avec Georgio. Pourquoi se sont-ils aimés ? Qui est réellement l'homme qu'elle a adoré ? Comment a-t-elle pu se soumettre à cette passion étouffante et destructrice ? Pour Tony c'est une difficile reconstruction qui commence désormais, un travail corporel qui lui permettra peut-être de définitivement se libérer...

Mon Roi est avant tout un film d'amour, une passion destructrice qui emporte tout sur son passage, dans l'extase comme dans la tragédie. Deux heures durant, le spectateur vit au rythme des hauts et des bas de ce couple fusionnel et pourtant incompatible que forment avec brio Emmanuelle Bercot et Vincent Cassel. Dès la scène d'ouverture, le ton est donné : la comédienne dévale une piste de ski à une vitesse folle, se laissant emporter par l'euphorie, jusqu'à la chute. Tout le film cherchera alors à décrypter cette descente aux enfers, et surtout à trouver une issue.

Maïwenn réaffirme en outre avec Mon Roi le soin tout particulier qu'elle porte à l'écriture, tout en laissant néanmoins une grande liberté d'improvisation à ses comédiens. Après avoir co-signé Polisse avec Emmanuelle Bercot, la cinéaste s'est cette fois-ci entourée d'Etienne Comar, la plume du multi-récompensé Des hommes et des dieux. Résultat : Mon Roi est un petit bijou d'écriture, tout à la fois drôle, poignant, et cruel, dont la structure narrative en flash-backs donne d'autant plus de poids au combat de l'héroïne pour tenter de se sortir de cette spirale infernale.

Mon Roi est enfin un film d'acteurs. Maïwenn, au-delà de proposer un casting trié sur le volet, prouve une nouvelle fois qu'elle est une directrice d'acteurs hors pair. Emmanuelle Bercot, très justement récompensée à Cannes, est bouleversante dans ce rôle de femme dévastée, qui se bat pour se reconstruire, tant sur le plan physique que psychologique. Quant à Vincent Cassel, il trouve en Georgio l'un de ses plus beaux rôles, grâce à un personnage aussi charismatique que manipulateur. Louis Garrel, Isild Le Besco et Chrystèle Saint-Louis Augustin, campent par ailleurs un trio de personnages secondaires captivant qui ne démérite pas non plus.

En somme, Maïwenn signe avec Mon Roi une oeuvre déchirante que l'on vous recommande chaudement. À découvrir en salles dès aujourd'hui.

publié le 21 octobre, Pauline Julien

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