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On a vu, on a aimé : Les Huit salopards, un pur western à la sauce tarantinienne

Les Huit salopards

© 2015 The Weinstein Company. All Rights Reserved., DR

Trois ans après Django Unchained, et quelques péripéties plus tard, Quentin Tarantino retrouve enfin le chemin des salles obscures avec Les Huit salopards, un pur western largement imbibé de la patte si caractéristique du cinéaste. C'est notre coup de coeur de la semaine.

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le Mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s'abat au-dessus du massif, l'auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L'un de ces huit salopards n'est pas celui qu'il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l'auberge de Minnie...

C'est bien connu : Quentin Tarantino est un fan absolu de western. Bercé par les films de Sergio Leone, le cinéaste replonge avec Les Huit salopards dans son genre fétiche après un premier essai des plus réussis en 2013. Mais plus encore que son prédécesseur, ce nouvel opus réaffirme sans cesse ses références aux grands classiques du western américain, citant notamment La Chevauchée fantastique durant toute sa première partie. Tout y est : le paysage immense et hostile, la diligence, la Guerre de Sécession en toile de fond et bien sûr, les règlements de compte aux odeurs de poudre. Mais loin d'être un simple film-hommage au genre, Les Huit salopards prend une toute autre envergure grâce à l'écriture et la mise en scène de Quentin Tarantino.

Passée la périlleuse chevauchée à travers les montagnes enneigées les menant vers Red Rock, les personnages se retrouvent enfin tous réunis dans la fameuse auberge de Minnie, qui servira de décor aux trois quarts restants du film. Tourné en Ultra Panavision 70mm, ce huis-clos bénéficie ainsi d'un format extra-large qui, placé entre quatre murs, renforce encore un peu plus la sensation d'enfermement de ses personnages. Un dispositif qui permet en outre au cinéaste de faire des Huit salopards un film très théâtral et que l'on imagine tout à fait prendre vie sur scène. Rappelons d'ailleurs que le cinéaste a un temps hésité à mettre en scène son scénario sur les planches.

Pour le reste, on retrouve évidemment un certain nombre de thématiques très tarantiniennes, comme la trahison, mais aussi son goût prononcé pour l'hémoglobine, ainsi que ses acteurs fétiches, parmi lesquels les inégalables Samuel L. Jackson et Tim Roth. À leurs côtés, Kurt Russell, Walton Goggins ou Jennifer Jason Leigh livrent des performances tout aussi jouissives et efficaces, aidées notamment des dialogues acerbes du réalisateur. Le tout bien sûr, sublimé par une bande originale signée Ennio Morricone. En bref, Les Huit salopards est à ne surtout pas rater ! En salles, dès ce mercredi 6 janvier.

publié le 6 janvier, Pauline Julien

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