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On a vu, on a aimé : Crimson Peak, le conte sombre et fantômatique de Del Toro

Crimson Peak

© Universal Pictures International France, DR

Deux ans après Pacific Rim et à son rythme habituel, Guillermo del Toro est de retour dans les salles obscures. Pour l'occasion, il a réuni Tom Hiddleston, Jessica Chastain et Mia Wasikowska dans une effrayante demeure où se joue un jeu pour le moins dangereux. Crimson Peak est notre coup de coeur de la semaine et on vous explique pourquoi.

Au début du siècle dernier, Edith Cushing, une jeune romancière en herbe, vit avec son père Carter Cushing à Buffalo, dans l'État de New York. La jeune femme est hantée, au sens propre, par la mort de sa mère. Elle possède le don de communiquer avec les âmes des défunts et reçoit un étrange message de l'au-delà : "Prends garde à Crimson Peak". Une marginale dans la bonne société de la ville de par sa fâcheuse "imagination", Edith est tiraillée entre deux prétendants: son ami d'enfance et le docteur Alan McMichael.

Difficile de coller une étiquette ou un genre précis sur le front de Guillermo del Toro, mais si l'on se replonge dans sa courte mais impressionnante filmographie, il est quasiment impossible de ne pas faire un parallèle entre Le Labyrinthe de Pan (2006) et Crimson Peak. On y retrouve la même atmosphère particulièrement sombre, le même flirt entre le surnaturel et une violence bien réelle, et une jeune fille à nouveau au coeur du récit. Mais la comparaison s'arrête ici, car Crimson Peak possède sa propre identité, pose des questions et des enjeux différents. Il y est question d'amour, de mystère, de manipulation et bien sûr d'horreur.

Sur ce dernier point, Del Toro rend une très bonne copie. Il n'est pas peu rare de voir un film du genre se dérouler au XIXè siècle et la vétusté de la demeure des Sharpe rend le tout beaucoup plus prétexte au frisson. Malheureusement, le cinéaste ne passe pas à côté de l'écueil de l'héroïne aux réactions improbables face aux situations effrayantes comme l'impensable fait de suivre les bruits ou de se remettre bien vite d'une rencontre fantomatique.

Côté performance, Tom Hiddleston et Jessica Chastain forment un duo impeccable. Mention spéciale pour cette dernière, aussi froide que la neige qui s'infiltre du haut du toit fendu de Crimson Peak, et aussi inquiétante que les recoins les plus sombres de sa maison. Mia Wasikowska est à confondre physiquement avec une Léa Seydoux dans La Belle et la Bête, mais joue juste et ne trahit pas son statut de talent prometteur.

En somme, l'impatience que suscitait Crimson Peak depuis son annonce est véritablement bien récompensée. Le neuvième long-métrage de Guillermo del Toro est une réussite que l'on vous invite à découvrir dès ce mercredi dans les salles, qui n'auront jamais été aussi obscures.

publié le 14 octobre, Hawoly Ba

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