Actus cinéma

Harcèlement : le jour où un metteur en scène a sucé le doigt d'Isabelle Adjani

Isabelle Adjani est honorée au 16e Festival international du film de Marrakech, le 9 décembre 2016.

© Marechal Aurore, Abaca

Dans une interview publiée ce vendredi 17 novembre 2017 sur son site, Libération a interrogé l'actrice sur le sujet brûlant du harcèlement sexuel au cinéma.

Depuis l'éclatement de l'affaire Weinstein, Isabelle Adjani ne cesse de dénoncer les abus dans le cinéma français. Un sujet sur lequel elle revient encore auprès de Libération, déplorant notamment que, pour ne pas être "estampillées difficiles, voire ingérables", les actrices doivent tenter "d'échapper subtilement au danger si elles en ressentent un. C'est un conditionnement". Elle-même a connu des situations insupportables, racontant avoir par exemple refusé de jouer "La Mouette" au théâtre après qu'un "metteur en scène russe", prénommé "Andreï", "a attrapé (sa) main en la serrant si fort" pour mettre son "index dans sa bouche, en se mettant à le sucer, longuement".

Droguée contre son gré

Isabelle Adjani en a d'autres, des histoires. Comme celle avec ce producteur qui "se comportait en dominateur machiste" et auquel elle a "refusé l'entrée d'une fête". "Il m'a dit : 'Ma petite, tu le payeras.' Et effectivement... Hervé Guibert avait écrit un scénario autour de cette histoire", poursuit-elle. "Autre exemple", enchaîne l'actrice césarisée : "Un cinéaste claquait des poppers sous mon nez après avoir dit moteur. Je ne pouvais pas ne pas respirer. C'était de l'ingestion de drogue contre mon gré."

Elle qui estime qu'"en France, on a tendance à célébrer ceux qui ne savent pas diriger sans humilier" assure en outre que "ça remonte à loin". "Sans le sadisme de Clouzot, aurait-on reconnu à Bardot un talent d'actrice ?", questionne-t-elle en effet. Et d'affirmer, néanmoins, que "diriger une actrice ne devrait pas signifier la dominer".

publié le 20 novembre, Jessica Rat

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