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Femmes et cinéma : sois belle et tais-toi ?

Jennifer Lawrence dans

© Lionsgate, DR

Il y a encore du boulot en matière d'égalité hommes-femmes au cinéma. Un nouveau logiciel − baptisé en hommage à la star de "Thelma et Louise" le Geena Davis Inclusion Quotient − s'intéresse, en effet, aux temps de parole respectifs des personnages en fonction de leur sexe et le constat n'est pas brillant.

Une récente étude avait déjà mis en lumière les différences flagrantes de traitement entre les personnages féminins et masculins au sein des classiques d'animation de Disney. Aujourd'hui, c'est sans surprise que l'on découvre des résultats à peu près similaires généralisés à l'ensemble des films produits.

Jamais leur mot à dire

Le Geena Davis Inclusion Quotient − ou GD-IQ de son petit nom − a pour mission d'étudier le temps de présence à l'écran et le temps de parole accordés aux différents acteurs d'un long-métrage. Et le verdict est sans appel : les femmes sont bien moins présentes que leurs homologues masculins, tant physiquement que verbalement.

Ainsi, on constate que ces derniers héritent, lorsque le héros du film est un homme, d'en moyenne 75% des dialogues et du temps de présence à l'écran. Une inégalité encore plus exacerbée dans le cinéma d'action, où les femmes se voient souvent reléguées à un rôle quasi inexistant face aux héros testostéronés. Pire encore : même lorsque l'intrigue du film est centrée sur un personnage féminin, les hommes conservent généralement leur suprématie en terme de présence verbale et visuelle, même si l'écart se resserre.

Un box-office pourtant explicite

Une excuse bien connue des patrons de studios pour tenter de justifier cette différence de traitement consiste à affirmer que les films portés par des femmes marchent moins bien en salle. Une hypothèse qui ne tient pas la route au vu des chiffres révélés par le GD-IQ. On remarque, en effet, qu'en 2015, les longs-métrages mettant à l'honneur une héroïne ont rapporté en moyenne 84 millions de dollars dans le monde, contre 75 millions pour ceux dotés d'un leader masculin. Citons notamment l'exemple d'une franchise à succès comme Hunger Games, avec Jennifer Lawrence.

Si elles sont donc largement sous-représentées au cinéma, les femmes n'en sont toutefois pas moins rentables lorsqu'on leur confie un peu de pouvoir en salle, bien au contraire. Espérons seulement que les majors hollywoodiennes, pour la plupart dirigées par des hommes, prennent un jour conscience de cet état des lieux plutôt désastreux de la place de la femme au cinéma et commencent peu à peu à changer la donne.

publié le 28 septembre, Pauline Julien

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