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Cannes 2015 : Pierre Lescure en colère contre les critiques

Pierre Lescure

© Abaca

Une semaine après son tout premier Festival de Cannes en tant que président, Pierre Lescure tire le bilan de la Quinzaine écoulée. S'il ne trouve rien à redire sur le palmarès qui a consacré le Dheepan de Jacques Audiard, ni ne s'étend sur les petits scandales qui ont légèrement entaché les festivités, il ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de parler de la critique, élément inhérent du Festival. Selon lui, les journalistes n'écriraient "que pour eux et quelques copains".

C'est au cours d'un entretien accordé au journal La Croix que Pierre Lescure a choisi d'exprimer ses premier mots post-festival. Et le président n'a pas été tendre avec les journalistes : "On ne peut pas étaler un tel mépris, user de mots jamais assez durs pour disqualifier certains et totalement excessifs pour en louanger d'autres, vivre à ce point en circuit fermé et méconnaître la réalité dynamique du 7e art. (...) Quand je lis, dans un quotidien, que Stéphane Brizé, le réalisateur de La Loi du marché, "est indéfendable". Ce ton, ces attaques m'ont sidéré. Je réagis en journaliste." Plus que pour le film qui a offert le prix d'interprétation à Vincent Lindon, la critique a surtout été très sévère avec La Forêt des songes, le dernier Gus Van Sant, hué au terme de sa projection et qualifié de "pire film" du cinéaste par The Playlist.

Par ailleurs, Pierre Lescure est également revenu sur le comportement de certains journalistes durant les projections : "Les critiques tweetent pendant les projections. La nature et la fonction de ce métier sont en train de changer. En agissant ainsi, je ne suis pas sûr que la profession se fasse du bien. Ce qui m'inquiète dans ce barnum médiatique, c'est la disjonction entre ce qu'il montre et l'attente réelle de ceux qui aiment le cinéma. On ne leur donne pas ce qui les intéresse." Des méthodes que déplore Lescure mais qui ont pourtant été très peu relevées durant le Festival.

Finalement, le président admet avoir "un amour infini pour ceux qui se déplacent dans les salles de spectacle" en tirant un bilan globalement positif de ce premier Festival.

publié le 1 juin, Hawoly Ba

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