Actus cinéma

Antichrist de Lars von Trier perd son visa d'exploitation

Antichrist

© Les Films du Losange, DR

Après Love et La Vie d'Adèle, c'est au tour d'Antichrist de faire les frais de la censure. Le film de Lars von Trier sorti en 2009 vient en effet de perdre son visa d'exploitation par décision de justice à la suite d'une action menée par l'association Promouvoir, qui menace désormais Bang Gang (Une histoire d'amour moderne) du même sort.

Depuis plusieurs mois maintenant, l'association catholique traditionnaliste semble partie en croisade contre un certain nombre de films plus ou moins sulfureux. Aujourd'hui, c'est donc le thriller Antichrist qui devient un hors-la-loi des salles obscures. Jusqu'à présent interdit aux moins de 16 ans, le long-métrage qui a offert à Charlotte Gainsbourg le prix d'interprétation féminine à Cannes, n'a désormais plus de visa d'exploitation. En cause ? "(Des) scènes de très grande violence (et des) scènes de sexe non simulées". Dans sa décision, la cour administrative de Paris précise encore que ces scènes comporteraient "un degré de représentation de la violence et de la sexualité qui exige, au regard des dispositions réglementaires applicables, une interdiction de ce film à tous les mineurs".

Le film de Lars von Trier a donc désormais l'obligation, comme ses prédécesseurs, de repasser devant la commission de classification du CNC pour recevoir un nouveau visa, qui devrait vraisemblablement correspondre à une interdiction aux mineurs de 18 ans. Notons toutefois qu'Antichrist étant sorti il y a déjà plusieurs années, cette décision n'aura que très peu d'incidence sur son exploitation. Mais Promouvoir ne s'arrête pas là, et semble avoir déjà trouvé un nouveau bouc-émissaire. Le premier long-métrage d'Eva Husson, l'acclamé Bang Gang, serait en effet en ligne de mire et menacé lui aussi de perdre son visa d'exploitation, alors même qu'il n'est projeté en salles que depuis le 13 janvier dernier.

Rappelons que Fleur Pellerin, la ministre de la culture, planche en ce début d'année avec Jean-François Mary, le président de la commission de classification, sur une réforme du système pour éclaircir certains flous dont profite actuellement l'association Promouvoir. Espérons que ces mesures permettront enfin d'éviter ce genre d'affaire...

publié le 4 février, Pauline Julien

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